jeudi 17 avril 2008

Death Note : le bonheur dans l’esclavage ou la vision anthropomorphique de Dieu






La plupart des critiques que l’on peut lire sur Death Note soulignent surtout l’idée que les auteurs renvoient le lecteur à sa propre conception du Bien et du Mal en le poussant à s’interroger sur ce qu’il aurait fait à la place du héros. Cependant j’ai été plus sensible à d’autres niveaux de lecture dans cette œuvre fascinante : qu’est-ce qui défini un dieu ?

Ce n’est pas selon moi une somme de pouvoirs cosmiques, ce n’est pas à cause du cahier que l’on voit en Yagami Raito un dieu.

Kira ne devient Dieu que lorsqu’il expose au monde la voie qu’il nous a choisi, nous déchargeant ainsi du fardeau plein de vicissitudes d’avoir à trouver nous-même un sens à notre existence.

La punition de mort n’est là que pour nous rassurer que la voie de Kira est la seule possible, c’est le bonheur dans l’esclavage, le doux et rassurant sentiment que nos chaînes sont tirées par quelqu’un qu’on se convainc plein de bonnes attentions à notre égard.

Le pouvoir d’un dieu vient du fait qu’il justifie notre brève présence ici-bas, l’homme ne pourrait supporter l’angoisse de sa mort si sa vie n’avait pas un sens.

Quiconque remplit ce vide devient dieu et cela, en dehors de tout jugement moral. C’est, selon moi, l’un des thèmes forts de Death Note : Dieu est un homme au dessus des Hommes…

mardi 8 avril 2008